Safe Houses: Une protection d'urgence quand la vie est en danger

Deux Safe Houses dans le nord de la Tanzanie

L'accompagnement proposé
Réconciliation avec les familles

Toute l’année, les filles participent à des ateliers sur la santé, les droits des filles et la confiance en soi, en plus de matières scolaires générales. Beaucoup arrivent avec une estime de soi très fragilisée, mais grâce au soutien de l’équipe et à des filles plus âgées qui servent de modèles, elles retrouvent peu à peu confiance. Il y a aussi du chant, des rires et de vrais moments de complicité.

Certaines filles n’ont jamais été scolarisées, ou ont dû quitter l’école très jeunes. Un programme de formation professionnelle leur est proposé, notamment en couture : elles apprennent à réaliser des vêtements, des sacs, etc.

Rhobi Samwelly et son équipe reçoivent régulièrement des appels de militants dans les villages autour du Serengeti signalant que des filles vont être excisées le lendemain. Ces villages étant très reculés, Hope a lancé un projet de cartographie pour pouvoir les localiser plus facilement.

Rhobi contacte alors la Police Gender Desk et les services sociaux. Ensemble, ils organisent le sauvetage des filles, souvent à la dernière minute, parfois tard dans la nuit. Les filles sont ensuite emmenées vers la safe house la plus proche.

La plupart des filles arrivent en pleine nuit, souvent à pied depuis des villages isolés, avec seulement les vêtements qu’elles portent. Certaines n’ont même aucune affaire avec elles.

Hope gère deux safe houses, situées dans des bâtiments loués dans le nord de la Tanzanie : l’une à Mugumu, l’autre à Butiama. Le nombre de filles accueillies augmente fortement pendant les saisons des coupures, car aucune fille n’est jamais refusée.

Les cas pris en charge concernent des filles ayant subi ou risquant une FGM, des mariages forcés ou d’autres formes de violence. Les filles accueillies ont des âges très variés, allant de bébés à adolescentes.

Comment les filles arrivent à Hope

Après la saison des coupures, Hope entame un travail de réconciliation avec les familles. Celles-ci sont informées des dangers de la FGM, des droits de leur fille, ainsi que des sanctions légales encourues. Dans la majorité des cas, les parents signent une déclaration s’engageant à ne pas faire exciser leur fille. Elle peut alors rentrer chez elle en sécurité.

Mais parfois, la famille refuse, ou l’équipe estime que le risque d’excision reste trop élevé. Dans ces situations, la fille reste dans une safe house, poursuit sa scolarité, ou apprend un métier comme la couture pour devenir autonome.