Rhobi Samwelly a fondé Hope for Girls and Women en 2017. Son engagement de toute une vie pour les droits des filles et des femmes vient de sa propre expérience : enfant, elle a été forcée de subir une mutilation génitale féminine (FGM).

« J’ai perdu tellement de sang que j’ai perdu connaissance. Ma famille et les voisins ont cru que j’étais en train de mourir. »

Après cette excision traumatisante, sa famille n’a pas osé l’emmener à l’hôpital de peur d’être arrêtée. Rhobi a survécu, mais elle était profondément marquée. Elle a dit à ses proches qu’elle ne leur pardonnerait que s’ils promettaient de ne jamais faire subir la même chose à ses sœurs.

Elle a aussi perdu sa meilleure amie, Sabina, morte à la suite de complications liées à la FGM. Cette tragédie a renforcé sa détermination : plus jamais une fille ne devrait vivre cela.

« J’ai grandi dans un petit village où les filles étaient vues comme des biens à échanger contre du bétail. On m’a excisée, puis mariée de force. Je veux inspirer les filles à se battre pour leur droit à l’éducation, à ne pas être coupées, à choisir qui elles veulent épouser. »

« Je voulais qu’elles aient le soutien que je n’ai jamais eu pour dire non. Qu’elles comprennent qu’elles peuvent avoir le contrôle sur leur corps et leur avenir. »

Un engagement reconnu dans le monde entier :

  • Lauréate 2022 de l’Initiative Marianne pour les défenseurs des droits humains, sélectionnée par le président Emmanuel Macron

  • Prix Anti-Violence Basée sur le Genre par l’UNFPA, ONU Femmes et l’Union européenne

  • Interventions au Parlement britannique et aux Nations unies

  • Interviewée par la BBC et plusieurs grands médias internationaux

  • Présente dans le documentaire “In the Name of Your Daughter”

Aujourd’hui, Rhobi dirige deux safe houses en Tanzanie. Son approche mêle sauvetage d’urgence et éducation communautaire à long terme, et inspire d’autres régions à suivre son exemple.

Grâce à son travail, des exciseuses traditionnelles ont renoncé à leur activité, détruit leurs instruments et sont devenues à leur tour des militantes contre la FGM. Des familles ont été sensibilisées, écoutées et ont changé. C’est la preuve qu’un changement est possible, quand celles qui ont survécu deviennent elles-mêmes des voix pour la justice.